Paléo, suite et faim !

regime_paleo

Ces dernières années, vous avez entendu parler (entre autres lieux, ici même) d’un régime appelé « Paléo ».

Paléo pour paléolithique…

Une « méthode d’alimentation » plutôt qu’un « régime », puisque l’idéal est de suivre ce régime toute sa vie (l’appellation de « régime » se rapporte plus à une modification très temporaire de sa manière de manger, pour diverses raisons – perdre du poids étant souvent la plus importante de ces raisons – et une fois l’objectif atteint, le régime est vite abandonné au profit de l’ancienne manière de manger, ce qui se traduit – dans le cas d’un régime pour perdre du poids – par une reprise dudit poids perdu, ou – dans les autres cas – par une perte progressive des bienfaits dudit régime).

 

Évidemment, les grands-experts-auto-proclamés (généralement eux-même vendeurs de régimes, et/ou associés au lobby agro-alimentaire, je ne cite personne, suivez mon regard…) n’aiment pas les régimes de ce genre, parce que ces manières de manger (et d’acheter!) sont en opposition totale avec le mode de vie occidental de notre société de consommation… Et donc, des régimes de ce type sont régulièrement descendus en flammes par l’agro-alimentaire, et parfois même par le lobby médico-pharmaceutique qui, finalement, fait partie de notre société de consommation également. L’un ne va pas sans l’autre…

Bref, pour certains de ces grands-experts-auto-proclamés, le régime Paléo, c’est une absurdité à ne surtout pas suivre.

La preuve, disent-ils, qu’il ne faut pas le suivre, c’est que c’est un régime qui va être tellement difficile à suivre que ça va vous couper de toute vie sociale…

M’ouais… Ouvrons une parenthèse sur cette « preuve »… Preuve paradoxale en un monde où le social « virtuel » prend le pas sur le social « physique », et où, dans quelques années, tout comme les réunions d’affaires se déroulent aujourd’hui par ordinateurs et écrans interposés, les repas se prendront également en compagnie d’écrans sur lesquels apparaîtront vos amis en train de dîner en même temps que vous… Passons…

Cela dit, c’est vrai que trouver tout ce que l’on veut/peut consommer en tant que « Paléo », c’est parfois assez ardu dans notre société de consommation, et aller au restaurant est une gageure (il faudrait que des restos proposant des plats du Paléolithique commencent à s’ouvrir dans nos pays), mais, bon, sauf si vous allez au resto chaque jour (auquel cas, non, il ne faut pas essayer de vous mettre à « bien manger »), un écart de temps en temps n’est pas catastrophique, que je sache…

Mais qu’en est-il vraiment ?

Absurdité, ou pas ?

Les grands-experts-auto-proclamés ont-ils raison de dénigrer cette manière de s’alimenter, ou feraient-ils mieux de fermer leur grande gueule de prédateurs spécialisés dans le marketing ?

 

Pour le savoir, une équipe de nos voisins du nord a réalisé une rapide petite étude, pour vérifier si, de prime abord, manger, comme nos ancêtres du Paléolithique, plus de protéines, plus de végétaux, autant de graisses, mais beaucoup plus d’oméga-3 (et avec un rapport oméga-6/oméga-3 au moins 10 fois plus faible que dans notre alimentation), et beaucoup moins de glucides (dont aucun sucre raffiné), était – ou pas – intéressant pour faire baisser les marqueurs du syndrome métabolique…

Pour essayer de voir ce qu’il en était, et avant d’autres études plus poussées (comme celles réalisées sur le régime méditerranéen, par exemple), l’équipe hollandaise a réuni un petit nombre de gens : 34 personnes, âgées en moyenne de 53,5 ans, avec un BMI moyen de 31,8 kg/m² et au moins deux marqueurs du syndrome métabolique (pression sanguine élevée, tour de taille impressionnant, cholestérol à faire fondre un fabricant de statines, …).

Deux groupes ont été réalisés : l’un avec des menus du types Paléo, l’autre avec des menus d’un régime isoénergétique de référence, avec un point commun les deux groupes consommaient des menus élaborés de façon à éviter la perte de poids c’eût été trop facile…) !

Oui, une minuscule étude, juste pour savoir si ça vaut la peine d’aller plus loin… Pas dans le but d’en faire une référence mondiale, pour l’avenir…

 

Résultats au bout de seulement deux semaines : le régime paléolithique a bien un effet favorable sur les marqueurs du syndrome métabolique : baisse de la pression artérielle (-9,1 mm Hg pour la pression systolique, -5,2 pour la pression diastolique), du cholestérol total ((−0,52 mmol/l), des triglycerides (−0,89 mmol/l) et hausse du HDL-cholesterol (+0,15 mmol/l).

Malgré les menus prévus pour éviter la perte de poids, les patients suivant le régime paléolithique ont perdu plus de poids que les autres (différence de 1,32 kg sur quinze jours!).

Et, cerise sur le gâteau, contrairement à ce qui est souvent constaté avec les autres régimes alimentaires (hypocaloriques, hyperprotéinés ou même le régime méditerranéen), les bénéfices associés au régime paléolithique persistent après l’ajustement prix en compte pour la perte de poids.

Les scientifiques néerlandais se sont dit agréablement surpris des résultats obtenus après seulement deux semaines de suivi !

Plus qu’à tester ça sur une grande échelle pour convaincre tout le monde (hem…).

 

Alors, le régime Paléo pour tout le monde dès demain ?

Oui, pourquoi pas … sauf qu’il va falloir combattre des tas de préjugés, et des montagnes d’oppositions, tant chez les consommateurs que chez les industriels…

Lisez certains commentaires sur ce blog, pourtant suivi par des gens qui sont intéressés par une vie au naturel, une vie saine… Vous verrez des questionnements comme « par quoi vais-je remplacer ma brioche pour le goûter de mes gourmands ? », ou « que manger le matin au lieu de pain ? », etc. …

Comment, ça, pas de pain ? Alors que des grands-experts-auto-proclamés (et payés par la guide des boulangers?) disent qu’il faut en manger…

Non, pas de pain !

Durant le Paléolithique (la période la plus longue de notre préhistoire, avec l’arrivée des premiers hommes, « homo habilis » voici 3.000.000 d’années, puis « homo sapiens » voici 200.000 ans, période qui s’est terminée voici 12.000 ans), nos ancêtres ne mangeaient pas de pain (ni de brioche) !

Bin, ils mangeaient quoi, alors, pour déjeuner ou pour goûter ?

Ce qu’ils trouvaient… Et comme il n’y avait pas de boulangerie où on leur vendait un immonde pain blanc (ou « coloré » artificiellement), la question ne se posait pas trop non plus de savoir s’il valait mieux mettre dessus du Nutella ou de la confiture, de la margarine ou du beurre !

 

Évidemment, vous ne trouverez pas en magasin (ni dans ce qui reste de la Nature de nos jours), les vrais composés des menus de nos ancêtres d’il y a cinquante ou cent mille ans…

Et donc, pour coller au mieux à la réalité (la réalité du passé et la réalité du marché d’aujourd’hui), le « vrai » régime Paléo a été adapté à notre mode de vie.

regime-paleo

Vous consommerez des viandes maigres (du gibier, normalement, mais du poulet ou de la dinde ou du lapin, viandes maigres par excellence, ma foi, ça va aussi, et c’est moins cher), des poissons, des fruits et des légumes (principalement des légumes à feuilles), des crucifères, des racines, des œufs, et des noix.

Les trois produits laitiers par jour (destinés à faire la fortune de l’agro-alimentaire), vous les jetez à la poubelle, en compagnie des céréales, des légumes secs, des graisses raffinées (de tout ce qui est raffiné, d’ailleurs), du sel et du sucre.

 

Les grands-experts-auto-proclamés racontent bêtement que le consommateur qui s’alimente avec ce régime ne consomme pas assez de … calcium (bin, oui, ils y tiennent, à leur connerie de faire consommer leurs laitages). La petite étude réalisée chez nos voisins du nord vient de leur donner raison … SAUF QUE, comme d’habitude, ces grands-experts-auto-proclamés-payés-par-le-lobby-agro-alimentaire n’ont pas dit TOUTE la vérité. Oui, un Paléo consomme environ 50% de calcium en moins qu’un consommateur classique de 21e siècle, mais il en excrète beaucoup moins, ce qui, associé à un apport en magnésium supérieur, a fait dire aux chercheurs que l’homéostasie du calcium n’est vraisemblablement pas perturbée du tout ! Mais si l’on en croit les grands-experts-auto-proclamés, ce régime va vous mettre en carence de calcium en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ce qui est faux à 100%!

 

Bon, alors, à ce jour, on n’a pas encore réussi à expliquer pourquoi la diète Paléo fonctionne.

Le bon sens dirait que c’est parce qu’on mange comme notre organisme a été programmé pour le faire voici des millénaires…

Ceux qui veulent chercher plus loin évoquent l’effet de satiété des régimes hyperprotéinés (oui, on mange plus de protéines dans ce régime), ou encore pour une stimulation du microbiote intestinal, …

Par curiosité (et aussi pour avoir quelque chose à répondre quand on me pose la question), c’est vrai que je serais intéressé de savoir pourquoi et comment ça marche, mais, quand on y réfléchit deux secondes, le principal n’est-il pas que ça fonctionne ?

À suivre…

Bon appétit !

 

 

 

18 réflexions sur “Paléo, suite et faim !

  1. Quand je fais ce régime, qu’il faudrait que j’applique tout le temps par ailleurs, mais bon, je vire la viande en fait et je mange des légumes secs. Du coup c’est un régime paléo à ma sauce, si on peut dire. Comme je digère les œufs une fois sur deux… J’ai toujours pensé que les légumes secs étaient bien, mais là je vois les haricots virés de la liste. WHY ?

    J’aime

    • Why ?
      Because … 😉
      Because our ancestors did not eat that.
      Simply.
      Ou, en tout cas, ils n’en mangeaient pas souvent, puisqu’ils n’en cultivaient pas.
      Jusqu’à la fin de la période Paléo, les hommes mangeaient des bestioles qu’ils chassaient ou pêchaient (ou qu’ils volaient dans le repaire d’un prédateur qui avait mis de côté une côtelette pour son propre dîner), et des fruits et des légumes qu’ils cueillaient de ci de là. On les appelait d’ailleurs des « cueilleurs-chasseurs » (avant les dernières découvertes, on les appelait souvent des « chasseurs-cueilleurs », mais on s’est finalement rendu compte qu’ils cueillaient beaucoup plus que ce qu’ils ne chassaient, ce qui est logique : c’est plus facile de choper une framboise ou une noisette qu’un lapin ou un cerf)…
      Ces hommes étaient assez nomades. Difficile de faire de l’agriculture quand on se promène tout le temps… Comme pour avoir un haricot sec, il faut le cueillir, l’écosser et le laisser sécher un certain temps, difficile aussi de « fabriquer » des haricots secs qui demandent à ce qu’on reste de nombreux mois à la même place.
      Donc, si, « par hasard », ils passaient près d’une plante dont les graines étaient « à point », oui, ok, ils en mangeaient, mais ils n’avaient pas le temps de les étaler pour les faire sécher comme ma mère-grand le faisait sur le sol d’une de ses chambres, sur des feuilles de journaux…
      Dès le début de la période du Néolithique, les hommes deviennent moins nomades, plus sédentaires (et ça n’a fait qu’empirer depuis). Et donc, ils peuvent se mettre à cultiver un peu, puis de plus en plus. Et c’est là que l’agriculture – et la culture de haricots secs – commence à se développer … ainsi que quelques problèmes de santé, d’ailleurs ! Par exemple, l’homme « nouveau » a perdu légèrement en taille (de l’ordre d’une quinzaine de pourcents quand même, et il commence à devenir moins résistant que ses ancêtres faces aux maladies (les caries dentaires se mettent à « proliférer » : moins qu’aujourd’hui, mais pour l’époque, c’était catastrophique)… Une tendance qui n’a fait que s’accentuer par la suite, d’ailleurs… Mais ça, c’est une autre histoire : c’est de l’Histoire !

      J’aime

    • Au supermarché du coin, par exemple, c’est justement la saison du gibier… Et tu en congèles quelques kilos pour en manger de temps en temps en-dehors de la saison de la chasse. 😉
      Mais il n’y a pas que la viande sauvage : dans le paragraphe sous le tableau « régime paléo pour les nuls », j’écrivais « des viandes maigres (du gibier, normalement, mais du poulet ou de la dinde ou du lapin, viandes maigres par excellence, ma foi, ça va aussi, et c’est moins cher), des poissons »…
      Mais il y a aussi de l’autruche, relativement maigre. De nos jours, on en trouve un peu partout – en supermarché, pas dans la Nature – pour pas très cher. Ou de la viande chevaline : entre un steak de cheval et un steak de vache, y’a pas photo quant à la graisse (même si la graisse n’est pas très visible sur le bifteck)…
      Bon appétit !

      J’aime

  2. je suis perdue dans ce qu’il faut manger pas manger, je t’assure je sais plus quoi faire, car j’ai envie de me faire plaisir en mangeant aussi,
    et puis je vois ds mes analyses que j’ai trop de ceci trop de cela, je sais plus ,

    J’aime

    • Je sens que je vais bientôt l’écrire, ce fichu bouquin qu’on me réclame à cor et à cris, sur « la » bonne manière de s’alimenter (enfin, une des bonnes manières de s’alimenter)… 😆
      Tu seras ma première cliente ? 😉
      De toute façon, oui, il faut se faire plaisir, et donc, ne rien s’interdire drastiquement…
      Mais … sans manger n’importe quoi n’importe comment, non plus… Comme on le lit souvent sur ce blog « de tout, mais raisonnablement »…
      Exemple : manger une baguette n’est pas très bon pour la santé (et c’est un euphémisme), on le sait, mais si c’est juste « de temps en temps », pour se faire plaisir, pourquoi pas… Seulement, c’est quoi, « de temps en temps », et c’est quoi « raisonnablement » : est-ce raisonnable de manger une baguette entière chaque jour ? Ou un jour sur deux ? Ou chaque mois ? Chaque semaine ? …
      Généralement, se poser, la question, et y ajouter la question suivante « de quoi est-ce qu’une baguette est composée ? », ça apporte déjà pas mal de réponses…
      Une baguette, c’est de la farine, donc de l’amidon, donc du sucre (manger 100g de baguette, c’est comme si l’on mangeait … 59g de sucre !), …, est-ce raisonnable de manger du sucre chaque jour, sachant qu’il y a deux siècles, nous consommions moins d’un kilo (+/-600g) de sucre (de sucre ajouté) par personne par année et qu’aujourd’hui, nous en mangeons en moyenne … cinquante fois plus !
      Bon courage pour faire la chasse aux « erreurs alimentaires », et pour arriver à manger « autrement ».

      J’aime

  3. Tres interessant ton article
    moi aussi je refléchi a ce que je peut manger ou non
    Deja j ai banni la viande rouge, et la viandes sauvage me degouterai
    mais parfois c est bon aussi de deroger loll
    Kenavo Eric

    J’aime

    • Bin, la viande « sauvage » ou la viande « pas sauvage », c’est la même viande, sauf qu’elle contient un peu moins de graisses, tout simplement… Entre une caille ou un poulet, et une perdrix ou un faisan, ou encore entre un lapin de garenne et un lapin de clapier, finalement, à part la qualité de la viande, quelle est la différence ?

      J’aime

  4. Moi suis je suis orthopédique et paléo alors?? On parle toujours de maigrir mais pas de grossir moi je ne suis pas grosse 52 kg pour 1m 60 ,1 ou 2 kg ne me feraient pas de mal mais je ne prends pas un gramme ! Ah oui suis sans sucre depuis très longtemps voilaaaaaa! Et du sport bonne soirée Éric c vrai que c très dur pour bien se nourrir de nos jours

    J’aime

    • 52 kilos pour 1.60m ?
      Soit un BMI de 20,3 ?
      Pile poil ce qu’il faut ! Ni trop, ni trop peu…
      Bon, maintenant, il faudrait calculer plus exactement avec l’épaisseur du squelette, mais la différence ne sera de toute façon pas énorme… Et j’avoue que je n’ai pas mon tableau de calcul sous la main pour le faire…
      Personnellement, si j’avais ce poids pour cette taille, je n’essaierais surtout pas de grossir…

      J’aime

  5. Non je ne cherche pas à grossir c’est plutôt quand les gens me disent 58ans le sport y fait aussi , mais le sucre y est pour beaucoup , mes sœurs me disent avant tu étais rondelette !! Du coup elles font le même sport que moi aquaygym et aquabike et font attention au sucre , elles ont des résultats , bonne journée Éric

    Aimé par 1 personne

  6. Comme par hasard, la plupart des trucs que j’aime sont dans le tableau de droite, lol !
    Mais on, ça on s’en doutais déjà, pas vrai ?

    Ok, le sucre et le sport, comme dit Fabienne…

    On va essayer… progressivement !
    Bonne journée, cher Eric.

    J’aime

    • Oui, bien d’accord avec toi, maistre Léo : progressivement !
      D’ailleurs, c’est ce que j’ai fait…
      D’abord le sucre, le sport plus tard… 😆
      Blague à part, c’est vrai que je bouge de moins en moins, moi… Du moins en ce qui concerne le sport, la marche, la natation, …, parce « bouger », je n’arrête pas 😉 … Va falloir que je redresse la barre !

      J’aime

  7. oups voila la réponse à mon comm de tout à l’heure….
    enfin une partie
    si tu écris u bouquin, tu m’en envoies un dédicacé stp j’achète tout de suite!!!
    j’ai toujours un gros problème avec la viande dans ce que je lis….

    paleo et sport….
    je choisis sport: gym collectif le lundi soir, piscine 50 minutes le mercredi et course à pieds le week end… ça devrait aider pour commencer….
    à nous deux on est parfaits!!!
    bises

    J’aime

  8. Je vous assure que l’arret du sucre suffit pour perdre du poid , je sais c pas facile… question d’habitude ! Moi je n’ai pas arrêté le sucre pour maigrir j’ai toujours été mince par contre je ne prends plus un gramme depuis , et le sport fait le reste sans faire 10 h par semaine avec modération aussi . Je mange quand même mon chocolat noir au quinoa bio ts les jours 😄😄😄PS: je bosse pas mal aussi grrrrr!

    J’aime

Les commentaires sont fermés.