La question de la nuit…

À votre avis, …

… vaut-il mieux …

– vouloir le bien et la santé d’autrui,

– ou s’intéresser à gagner de l’argent en se souciant peu de la santé des autres ?

 

Mieux vaut promouvoir la santé, allez-vous me dire…

Hé bien, ce n’est pas certain…

À voir les réactions de certains jeunes Américains (jeunes = qui n’agissent probablement pas de leur propre volonté, mais sont plus que probablement « téléguidés », encouragés par l’industrie agro-alimentaire), il y a de quoi se poser des questions quant à la bonne idée de vouloir faire le bien des gens…

 

Traversons l’Océan Atlantique, et reculons de quatre ans.

En 2010, sous l’impulsion de « FLOTUS » her-self (Firts Lady Of The United States = l’épouse du président), le Congrès vote une loi appelée « Healthy, hunger-free kids acts ».

Ce qu’on pourrait traduire par « la loi pour des enfants en bonne santé et qui ne risquent pas d’être affamés »…

Une loi en deux étapes.

Une première étape qui oblige d’abord les écoles de proposer des fruits et des légumes aux enfants.

Et une seconde étape qui interdit les distributeurs de chips et de sucreries dans les écoles.

 

Tant qu’il n’y avait que la première étape de franchie, ma foi, les enfants les plus obtus se contentaient de jeter les fruits et les légumes, et de se ruer vers les distributeurs de saloperies pour y acheter leurs drogues…

Mais depuis que la seconde étape est d’application, les enfants, bien éduqués par leurs parents et par la société de consommation, hurlent carrément leur haine envers la première dame qui les oblige à bien manger !

Et depuis le mois dernier, le hashtag #BringBackOurSnacks explose sur Twitter…

Traduction : rendez-nous nos saloperies nos snacks !

 

Et donc, ces mêmes enfants bien éduqués par leurs parents et par la société de consommation, font carrément la « grève de la faim » … du moins quand ils sont à l’école : ils refusent de toucher aux fruits et aux légumes, et attendent d’être chez eux pour se ruer sur leurs drogues sur leurs sucreries bien aimées, que leurs parents leur refilent avec complaisance, pour la plus grande joie des dealers des industriels.

 

En 2010, Michelle Obama, appelée aujourd’hui par certains «  The Food Nazi », avait expliqué son engagement personnel dans la lutte contre l’obésité dans un article du Washington Post : « Nous devons cela aux enfants qui ne réalisent pas leur potentiel car ils n’ont pas accès aux aliments répondant à leurs besoins nutritifs journaliers. Et nous devons cela à notre pays, car notre prospérité dépend de la santé et de la vitalité des générations futures ».

La prospérité des USA dépend de la santé des générations futures ?

Ouais, bin, elle est bien compromise, alors, la prospérité !

Parce que les jeunes ne veulent apparemment pas être en bonne santé ! Et ils se rebiffent, en parlant (imitant en cela leurs parents et les Républicains opposés à Obama) de liberté individuelle…

C’est beau, une nation qui réclame de pouvoir consommer des drogues (oui, le sucre est une drogue) et d’autres produits mauvais pour la santé, n’est-ce pas ?

 

Bon… Petit bémol, cependant…

Les enfants râlent, oui, c’est exact…

Mais … quand Michelle Obama passait dans les écoles pour expliquer son projet, ils ne râlaient bizarrement pas, et semblaient même être assez d’accord avec le principe de « mieux manger pour être en meilleure santé »…

Que s’est-il donc passé entre-temps ? D’où vient ce revirement ?

Hé bien, entre-temps, il y a eu une campagne…

Orchestrée, auprès des parents d’élèves, à la fois par les Républicains (l’autre parti américain, celui qui a perdu les deux dernières élections), et par les industriels.

Des industriels qui prêchent évidemment pour leurs chapelles (des chapelles dans lesquelles on vénère les statues de Saint Coca, de Saint Mars, et autres saints malfaisants)…

Et des Républicains qui tentent de regagner des voix (en prévision des prochaines élections) en misant sur le typiquement américain « vous n’allez pas vous laissez dicter votre conduite par qui que ce soit, quand même ? ». Et en ajoutant « et surtout pas par la femme de notre adversaire aux élections »…

Et puis, il y a – encore une fois – une question de blé, de fric, de pognon, de flouze, …

D’abord, le manque à gagner des industriels, oui…

Mais il y a aussi le coût, pour le pays, de cette modification alimentaire imposée dans les écoles !

En 2010, quand la loi avait été mise en place, il avait été calculé que cela coûterait environ quatre milliards et demi de dollars, suite au surcoût des « bons produits » par rapport aux « crasses » (hé oui, offrir des crasses aux enfants coûte moins cher que de leur offrir des fruits … quand vous voyez, comme me le faisait remarquer récemment une amie canadienne, qu’une bouteille de deux litres de coca coûte deux fois moins cher qu’une toute petite barquette de myrtilles, il y a de quoi se poser des questions).

Alors, forcément, quel meilleur argument, pour les adversaires du président, que de monter en épingle le fait que son administration « casse » la liberté individuelle, et qu’en plus, ça coûte cher ?

Cela dit, en ce qui concerne la liberté individuelle, elle n’est pas si détruite que ça, puisque chaque famille peut toujours bourrer le sac de ses enfants de sucreries diverses. La seule différence, c’est qu’ils ne pourront plus les acheter à l’école…

 

Et vous ?

Vous en pensez quoi, de cette prétendue « violation de la liberté » face à toutes les données des organismes de lutte contre l’obésité ? Le dernier rapport du Trust for America’s health indiquait quand même qu’aux USA, un enfant sur trois était en surpoids (voire souffrait d’obésité), même si on constatait que la courbe du nombre d’enfants obèses progressait un peu moins vite qu’auparavant.

Si, demain, dans l’école de votre enfant, l’on supprimait le distributeur de coca et le distributeur de sucreries, allez-vous demander à votre enfant de « faire la grève de la faim » ?

 

 

Dormez bien !

 

 

 

 

12 réflexions sur “La question de la nuit…

  1. Bonjour Eric… Quel article… une fois certaines coutumes entrées dans le corps de nos mômes… et les industriels qui fabriquent les cochonneries doivent voir cette grève d’un bon oeil, portefeuille !!! Un jour j’ai vu à la télé le cuisinier Jamie Oliver dans une cantine d’école pour faire changer les moeurs alimentaires, poisson pané et frites, ben quelle galère, les parents mangeaient ça aussi !!!!!!!!!!!! Merci, jill

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  2. Heu… comment dire que le monde est fou sans passer soit même pour une folle en lisant cela?
    J’ai lu quelques part que dans certaines école primaire ils avaient mi a disposition des distributeur de booooooooon lait aromatisé… Beurk.
    Je me fais déjà remarquer lorsque je râle après les maitresses qui donnent des bonbons à l’école alors… :/

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  3. on donne des clés pour empêcher l’obésité
    que chacun puisse les utiliser avec intelligence
    je trouve que c’est une belle initiative de la première dame
    je te souhaite une belle fin de journée

    Gros bisous

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  4. il n’y a pas pire que d’empêcher quelqu’un de consommer pour le rendre encore plus addicte. Je me demande si ce ne sont pas finalement les industriels qui ont encouragé cette mesure!.
    Supprimer le gras aux américains, loin de les faire maigrir, les a fait encore plus grossir; même chose pour toute suppréssion (la prohibition engendre le commerce illicite)

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    • Oui, … mais non…
      Ici, on n’interdit pas/plus aux Américains de « bouffer du gras ».
      D’abord parce que ça ne concerne pas que le gras, mais que ça concerne la malbouffe dans son ensemble.
      Et ensuite (et surtout) parce qu’on ne leur interdit pas de consommer cette malbouffe. Il n’est absolument pas question de prohibition. Il est juste question de ne pas leur en vendre dans les écoles…

      Transposons ça dans un autre domaine et de ce côté-ci de l’Atlantique : en France, boire de l’alcool ou fumer une clope n’est pas interdit, mais on ne trouve pas de distributeur de clopes dans les écoles et on n’y sert pas de vin ou de bière à la cantine le midi…
      Dans sa famille, le gamin qui veut boire un verre de machin alcoolisé ou téter une clope, le fera sous couvert de ses parents, mais il ne pourra pas en acheter à l’école (et ailleurs non plus normalement, mais, bon, ça, c’est moins certain que ce soit respecté).
      On ne parle pas pour autant de prohibition…

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  5. Moi je ne comprends plus ! Au plus les gens sont au courant de cette mal bouffe au plus ils en consomment j’ai des exemples autour de moi .. C fou! Pas de distributeur dans l’école de mon petit fils encore petit ! Pour répondre à la question je serai bien contente qu’on supprime cochonneries des distributeurs et qu’on les remplace par des pommes par exemple ! Non???

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  6. Le chat ou le chien qui ne sait pas qu’en tendant la main vers lui, vous voulez le caresser, risque fort de vous griffer ou vous mordre ! C’est pareil. De telles mesures sans une bonne explication dans une campagne à la télé, par exemple, ne sert à rien (surtout que, là-bas, la télé est allumée en permanence, pas tellement pour la regarder, mais pour « faire du bruit »…).
    Bonne journée, Maître Eric.

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