Manque de pot,

Manque de pot, je viens de faire un infarctus, mon cardiologue vient de partir en congrès pour une semaine, et c’est un p’tit jeune médecin qui s’occupe de moi… Et il ne me fait pas grand chose…

Manque de pot ?

Pas si sûr…

 

Une étude a été réalisée par des scientifiques de la Harvard Medical School, à Boston, aux USA et a été publiée le 22 décembre dans la revue JAMA Médecine Interne.

Une étude qui laisse … songeur…

 

Harvard a épluché 30.000 dossiers de personnes hospitalisées pour des ennuis cardiaques lors d’un congrès de cardiologie (donc, au moment où les services hospitaliers sont vidés des grands patrons du service cardio), et a comparé ces dossiers avec les dossiers de 79.000 personnes hospitalisées, pour les même causes, soit trois semaines avant, soit trois semaines après le congrès (donc, au moment où le staff cardio est au complet).

On pourrait croire que, sans l’équipe des cardiologues au complet, les patients risquent de tomber comme des mouches…

Hé bien, non, c’est justement le contraire qui se produit !

Les patients hospitalisés pour un problème cardiaque sont plus nombreux à survivre lorsque les cardiologues sont partis en congrès !!!

 

Attends, tu plaisantes, là ? Tu as des chiffres ?

J’ai des chiffres, oui (puisque, de nos jours, pour être pris au sérieux, il faut citer des sources avec des chiffres – et c’est à peine si l’on n’exige pas que l’on fournisse le téléphone privé de l’auteur principal de l’étude et les mensurations de sa maîtresse – vous pensez bien que j’ai soigneusement recopié les chiffres)…

En dehors des dates de congrès, 24,8% des insuffisants cardiaques et 69,4% des arrêts cardiaques décèdent en moyenne dans les 30 jours qui suivent l’hospitalisation.

Pendant les dates de congrès, 17,5% des insuffisants cardiaques et 59,1% des arrêt cardiaques décèdent dans les 30 jours suivant l’hospitalisation.

Bon, ok, il y a quand même pas mal de décès…

Mais beaucoup moins que quand les cardiologues sont tous présents !

 

Et … les auteurs de l’étude savent-ils pourquoi ?

Ils ont avancé une explication.

Explication à laquelle je crois fermement, ayant déjà moi-même souvent constaté l’acharnement médical…

La voici, la voilà, l’explication :

Pendant les congrès, comme la plupart des cardiologues sont absents, l’équipe médicale procède à beaucoup moins d’interventions !

Et donc, il y a beaucoup moins de risque de « tuer » le patient avec des interventions pas toujours utiles mais souvent invasives, agressives, et n’apportant pas souvent d’augmentation de la survie !

Exemple : la pose de stents que l’on sait maintenant n’avoir aucune conséquence en terme de survie, mais que l’on continue quand même à pratiquer … pour le fun (ou pour le fric) !

 

Bref, en résumé, si vous maltraitez votre cœur, et que celui-ci décide de vous faire savoir qu’il en marre, vous aurez statistiquement plus de chances d’y survivre si votre médecin vous laisse vous rétablir tranquillement que s’il multiplie examens et interventions !

Incredible … but true !

 

 

 

10 réflexions sur “Manque de pot,

    • Sérieux ? 😯
      Sauf quand j’annonce carrément qu’il s’agit d’humour (et dans ce cas, je pratique l’humour de manière sérieuse 😆 ), je suis toujours sérieux…
      Comprends pas bien ce que tu veux dire, là…
      Pourquoi ne serais-je pas sérieux quand j’annonce que les hospitalisés pour des problèmes cardiaques ont plus de risques d’y rester quand le staff cardio est au complet ?

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    • Bin, justement, si : l’étude expliquait qu’on ne retrouvait ce problème qu’en cardiio, et pas, par exemple, en oncologie où il y a aussi beaucoup de décès (mais que le « grand patron » soit là ou pas ne change rien, apparemment)…

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  1. Je pensais aussi aux vieux médecins de famille : si on « tombe » sur un jeune remplaçant, il est souvent bien plus attentif !

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  2. Bonsoir et bonne récupération pour la santé ,bien vu sur le dernier article au sujet de l islam sur le blog du nouveau paradigme bonne continuation…

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