Que penser du bio ?

 

Pour les uns (et j’en fais partie), c’est un retour à la Nature, avec la possibilité de vivre plus sainement qu’avec les produits chimiques.

Pour d’autres (je cite mon troll qui me disait gentiment, pas plus tard que le 30 avril dernier), …

vous étes pour le bio , bio qui contient 45% de colorant ( officiel , méme les agriculteurs le disent ) ,

 

ce qui permet de vendre le bio

 

tres tres tres cher ( vous , vous dites des écolos , c’est la mode ) ,

 

bio = MARKETING ,

 

le vrai bio se trouve dans les médicaments

Bref, pour d’autres, ce n’est que de la poudre aux yeux destinée à attirer le pigeon.

Alors, finalement ?

Bin, finalement, y a-t-il, comme annoncé, plus de vitamines, plus de nutriments, moins de pollution engendrée dans le bio, that is ze question…

Pour débuter, je vous cite un chiffre : le nombre d’exploitations agricoles biologiques ne cesse de progresser, et dans nos pays, nous arrivons à presque cinq pourcents d’entreprises prônant le biologique.

C’est encore peu. Très peu. Cependant, centième de pourcent par centième de pourcent, ce pourcentage progresse régulièrement. Les agriculteurs « chimiques » commencent tout doucement à se rendre compte des pièges dans lesquels ils sont tombés voici quelques décennies, et bon nombre envisagent de faire machine arrière pour revenir à une agriculture moins artificielle… Mais ça ne se fait pas d’un claquement de doigt… Un jour viendra…

 

Qu’en est-il des allégations nutritionnelles ?

Voyons voir…

 

La consommation de fruits et légumes bio réduirait l’exposition aux pesticides

 

L’agriculture biologique (du moins chez nous ; en Chine, c’est peut-être moins certain) n’a jamais recours aux produits chimiques de synthèse.

Les pesticides chimiques ne devraient donc pas entrer en contact avec un fruit ou légume certifié bio.

Les détracteurs du bio hurlent que le « vrai bio 100% » n’existe pas puisque certaines contaminations sont toujours possibles, à cause de l’eau, du vent ou de l’utilisation antérieure de pesticides[1]. C’est vrai, mais ces cas de contamination restent quand même exceptionnels et « ultralégers » : entre arroser sciemment son champ avec une soupe de pesticides chimiques, et le voir contaminé parce que le vent a apporté trois gouttes provenant de la ferme voisine, il y a une nuance[2]… Quant aux fraudeurs, ils s’exposent à de graves ennuis, et les contrôles sont fréquents pour s’assurer que l’exploitant respecte cette règle de non-utilisation de produits chimiques.

Mais, concrètement, sur notre santé ?

Quelques études ont porté sur la quantité de pesticides présents dans l’urine d’enfants consommant ou non des aliments issus de l’agriculture biologique. Il est très rapidement apparu que les enfants nourris avec des fruits et légumes bio avaient moins de résidus de pesticides dans leurs urines que les autres !

Donc, oui, consommer du bio réduit bien l’exposition à certains produits chimiques responsables de quelques maladies « de civilisation ».

Quelles maladies ?

Ho, hé bien, par exemple, certains cancers, ou encore la maladie de Parkinson, ou quelques autres maladies dégénératives, sans compter des irritations de la peau, des yeux et des poumons[3]… Mieux vaut ne pas trop s’étendre sur le sujet afin de ne pas trop déprimer en se demandant comment l’organisme humain arrive à survivre à ces agressions permanentes !

Tout comme bon nombre des vitamines, ces pesticides se retrouvent souvent dans la peau des fruits et des légumes. D’où le conseil d’éplucher les produits issus de l’agriculture chimique, pour enlever ces pesticides (ce qui entraîne malheureusement aussi la perte des vitamines). Manger des fruits et des légumes produits de manière bio supprime le besoin de les peler : un simple lavage suffit à les débarrasser des poussières, lavage qui n’enlève pas les vitamines et les nutriments !

 

 

Les fruits et légumes bio : une contenance plus importante en phytonutriments ?

 

Les phytonutriments, appelés aussi composés phytochimiques, ce sont des molécules que les plantes produisent pour se protéger (des rayons UV, de parasites, de bactéries, …).

Ces phytonutriments sont, pour la plante comme pour l’humain, des puissants antioxydants. Ils protègent par exemple contre le cancer, les maladies cardiovasculaires et le vieillissement prématuré. Je pense notamment aux polyphénols…

Si l’on en croit les études, les fruits et les légumes biologiques contiennent d’avantage de ces phytonutriments que les aliments conventionnels. Consommer du bio revient donc à se protéger encore plus contre certaines maladies que de consommer la même quantité de non-bio parce que ces phytonutriments empêchent la formation de composés nitriques associés à une augmentation des risques de contracter certains cancers.

Comment cela se fait-il (que le bio contienne plus de ces phytonutriments) ?

Parce que les plantes issues de cultures biologiques ne subissent pas de traitements aux pesticides et aux fongicides. Ce qui force la plante à développer davantage de phytonutriments pour faire face aux diverses agressions qu’elle subit. Tout simplement.

 

Bref, choisir des fruits et des légumes biologiques est bel et bien un bon moyen de profiter des vitamines, des minéraux et des antioxydants que produit la plante, et de lutter plus activement contre l’apparition, entre autres, de cancers.

Manger de nombreux fruits et de nombreux légumes est déjà en soi une protection contre de nombreuses maladies (maladies cardiovasculaires, diabète, hypercholestérolémie, excès de poids, …), mais si, en outre, c’est du bio, ça ne peut qu’être encore plus bénéfique !

 

 

La viande bio est moins exposée aux bactéries multi résistantes

 

Les élevages biologiques ont une réglementation nettement plus stricte (que les élevages intensifs) concernant l’utilisation d’antibiotiques.

Dans un élevage bio, veiller à la bonne santé des animaux se fait surtout par des moyens préventifs comme par exemple octroyer un espace suffisant à chaque animal (pas d’enclos surpeuplé, et l’on garantit suffisamment d’air frais, d’espace et de lumière), ou une alimentation de bonne qualité (pas d’hormones de croissance ni de farines animales). Ce n’est évidemment pas le Hilton, mais ce n’est plus Auschwitz non plus…

Pas question d’utiliser des antibiotiques à des fins préventives ! Et en cas de maladie, la mise en quarantaine est à privilégier à une injection massive d’antibiotiques.

Ce qui réduit la résistance aux antibiotiques au sein des bactéries touchant les animaux. Mais par ricochet, cela a une répercussion sur notre santé également : une récente étude a montré que les consommateurs de viande non-biologique avaient 33% plus de risque d’être contaminés par des bactéries multi-résistantes !

Manger bio, c’est finalement peut-être aussi une réponse (une partie de la réponse, en tout cas) au danger de voir, d’ici 2020, des bactéries multi-résistantes qui ne pourront être combattues par aucun antibiotique.

 

 

Finalement, le bio, n’est-ce qu’une nouvelle mode ?

 

Le marché du bio n’a cessé de croître ces dernières années. Et ce n’est pas fini, loin de là !

S’il croît, si tant de nouvelles exploitations préférant le bio au chimique voient le jour, c’est que la demande est bien présente…

Pour des raisons de santé (nous venons de voir que les avantages sont bien réels), bon nombre d’entre nous achetons des produits issus de la filière bio[4], de nombreux parents souhaitent que leurs enfants mangent bio à la cantine de l’école[5] et pas mal de travailleurs aimeraient pouvoir consommer bio dans leur cantine professionnelle.

Selon les statistiques, dans nos pays, plus de soixante pourcents des gens ont consommé du bio l’an dernier. Pas uniquement du bio (ne consommer que du bio est presque impossible de nos jours), mais une partie de leur alimentation l’était (au moins une fois par mois). C’est mieux que rien, ne pensez-vous pas ?

Leurs motivations ? Une meilleure santé… La peur grandissante face aux effets nocifs des pesticides… Mais aussi une nouvelle tendance, depuis quelques années, de vouloir consommer de manière plus respectueuse pour l’environnement.[6]

 

 

Le bio, pas que dans l’assiette…

 

Évidemment, le bio, c’est surtout des fruits et des légumes. Et de la viande également.

Ou des produits à base de fruits, de légumes, et/ou de viandes. Des jus de fruits. Des biscuits. Des plats préparés[7].

Que vous pouvez trouver un peu partout, en de plus en plus d’endroits. Actuellement, environ la moitié des produits issus du bio se retrouvent en grandes surfaces. Souvent un peu plus chers que les autres produits, mais à un prix plus que raisonnable quand même par rapport aux premières étiquettes d’il y a dix ans !

Mais les produits issus du bio ne se retrouvent pas que dans les assiettes.

Des produits cosmétiques (crèmes, savons et gels douches, maquillage, …) sont aussi fabriqués en version bio.

Et même des vêtements ! Voici quelques années, déjà, des vêtements pour bébés, en coton bio, avaient vu le jour. Entretemps, la gamme s’est élargie !

Et ne croyez pas que les étiquettes « bio » se laissent apposer n’importe comment sur n’importe quoi : même si une fraude est toujours possible (un cheval bio dans une lasagne bio, par exemple ?), dans nos pays, les contrôles sont nombreux, et les règles très strictes !

Le bio, pour combien de temps, encore ?

Hé bien, espérons que les étiquettes « bio » vont fleurir de plus en plus !

Jusqu’au jour où il n’y aura plus besoin de mettre ces étiquettes, parce que presque tous les produits seront fabriqués de manière biologique ! À ce moment-là, les produits assaisonnés aux crasses chimiques porteront peut-être une étiquette « produit non-bio, nuit gravement à la santé » ! Des lois seront votées pour interdire l’utilisation du moindre produit non-bio sur la voie publique. Et des gens hurleront alors qu’on s’en prend à leur liberté individuelle. NIHILNOVESVBSOLE…

 

 

 


[1] Un champ qui a jadis été assaisonné aux produits chimiques met des années, des dizaines d’années, pour arriver à se débarrasser complètement de ces saloperies !

[2] De toute façon, même si le vrai 100% bio n’existe pas, je préfère consommer un produit contaminé par la pollution ambiante (ce serait donc le cas du bio) qu’un produit contaminé par la pollution ambiante ET sur lequel des litres de produits chimiques supplémentaires ont été déversés !

[3] Vous avez déjà vu les scaphandres que doivent porter les agriculteurs qui manipulent ces produits, produits que nous retrouvons quelques jours plus tard dans nos assiettes ?

[4] Peut-être pas tous nos produits, parce qu’il n’est pas toujours facile de nous procurer tous les produits en filière bio, mais quand le choix se présente, de plus en plus de gens se laissent tenter par ce retour vers des produits plus sains, plus propres.

[5] Si vous en avez un jour l’occasion, visionnez le film « Nos enfants nous accuseront », de Jean-Paul Jaud. Ce film raconte l’histoire du village de Barjac, dans le Gard, au pied des Cévennes, où le maire a décidé de faire face aux dangers de la pollution agro-chimique et de la pollution industrielle, en faisant passer la cantine scolaire en bio… Un film qui commence par ces mots : « J’affirme haut et fort qu’on peut produire autrement, durablement, des denrées alimentaires de haute qualité sanitaire en quantité suffisante, avec des performances économiques bien supérieures aux méthodes industrielles, pour peu qu’on cesse de remplacer les paysans sur la Terre par des molécules chimiques. »

[6] Cela dit, avec le marché mondial, dites-vous que, pour l’environnement, il vaut parfois mieux manger une pomme provenant d’un producteur local respectueux de l’environnement mais n’ayant peut-être pas les moyens financiers de faire étiqueter son verger « bio », que de consommer une pomme, même parfois moins chère, issue d’une exploitation certifiée bio à quinze mille kilomètres !

[7] La remarque du trophologue : un plat préparé reste un plat préparé ! S’il contient du sucre bio, de l’huile de palme bio ou du sel bio, il ne contiendra peut-être pas de pesticides, et la dose de vitamines et de minéraux sera peut-être plus importante que dans un plat préparé non-bio, mais ça n’en restera pas moins un plat avec trop de mauvais sucres, trop de mauvaises graisses et trop de sel ! Bio = sans adjonctions de saletés chimiques, … mais un poison reste un poison, bio ou pas bio…

 

 

 

11 réflexions sur “Que penser du bio ?

  1. Comme je te l’ai déjà dit, je n’aime pas ce mot BIO, j’emploie NATUREL.
    Mais je suis une vieille femme de la campagne qui a toujours privilégié les produits de sa propre récolte et celle des fermiers voisins que je connais bien, alors, pour moi, c’est facile.
    Je ne peux même pas m’imaginer vivre en ville …
    Pourtant, je présume que les produits qui ont droit à ce label doivent être bien contrôlés.
    Bon appétit !
    Je ne te dis pas mon menu car tout le monde s’en fout. 😉
    Bizzz

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  2. Bonjour,

    Je consomme bio et produit bio dans mon potager.

    Les gens du village rient sous cap lorsqu’on mentionne le bio car ils sont tous au courant que les producteurs bio locaux s’approvisionnent de lisier provenant d’un élevage intensif de porc sur la commune… donc rempli d’antibiotiques, etc. qu’ils épandent sur leurs champs et prairies. Selon ces éleveurs, ils ont obtenu des dérogations de la part d’Ecocert. Scandaleux ! J’ai pensé plusieurs fois contacter Ecocert pour leur faire part de mon indignation mais ne l’ai pas encore fait.

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  3. Perso je consomme bio dans la mesure du possible et j’y crois dur comme fer lol!!! Evidemment c’est plus cher à la caisse, mais je sais par expérience qu’un poulet bio pour six personnes que je paye 14€ sera plus nutritif qu’un poulet de batterie que je paye 4€ et il en va de même pour nombreux produits!!!
    En tous cas merci pour toutes ces explications qui ont le mérite d’être franches!!!
    Bonne journée et toujours au plaisir de te lire!!!
    Bisous bio hihi!!!
    Domi.

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  4. C’est clair!!! Envie et oser le manger! Mon papa qui aurait 105 ans aujourd’hui disaient le pas cher coûte cher! C bien vrai ! Pour ma part et ma famille c’est bio 100% et mon petit fils de 2ans bien sur !! D’ailleurs il pète la forme , un beau teint, bien muscle . Et comme vous dites ,les prix sont devenus plus abordables ,et quelques fois du non bio plus cher … Bref! Déçu d’Ecocert ! Ça serait un bien si vous vous chargez de les contacter et nous tenir au courant MERCI

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  5. Ce qu’il y a en moins dans les produits bio est un plus pour moi !!!!!!
    (moins de pesticides etc…..) et voilà !!!
    Voir le film de Pierre Rabhi; le souffle de la terre, rassure et donne de l’espoir
    ….
    Quel bonheur que d’espérer!!!!!

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  6. Oui ici aussi on est passé au bio. Pas encore à 100%, mais comme vous le dites, c’est difficile. Mais mon caddie est passé de 30% bio au début, à 80% actuellement. D’ailleurs j’ai remarqué qu’à la caisse j’en avais pour le même prix, mais par contre mon caddie s’est bien vidé! On fait le tri, on achète du bio et que le nécessaire. Pour la viande pas facile de trouver dans mon super U, mais mon boucher s’approvisionne dans des fermes locales, alors c’est déjà ça, il parait qu’elle est plus riche en oméga 3 (il m’a dit que c’était devenu son crédo…). Quand aux légumes et bien mon jardin potager est bio.
    En tout cas, je suis sûre que cela est bien meilleur pour la santé, la mienne mais surtout celle de mes enfants!

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  7. je viens de récolter des orties, pour mon purin, et j’ ai déjà repéré où je trouverais de la prêle et de la consoude.
    j’ ai aussi mon jus de feuilles de rhubarbe, pour les insectes indésirables.
    Avec ça, j’ espère éliminer toutes les saletés que j’ ai dû avaler en fréquentant 40 années les restaurants.

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  8. Très intéressant. Je mange aussi BIO quand je peux, mais ma femme est assez sensible aux prix et prend souvent des légumes « ordinaires », chez Colruyt également d’ailleurs. Bien sûr on les épluche donc…
    Mais heureusement je fais quelques légumes dans mon petit potager : c’est toujours ça qui n’est pas empoisonné, car je n’utilise que mon purin d’orties comme engrais.

    Bonne soirée, Maître Eric.

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  9. Bonjour,

    Il y a une petite chose que chacun ici parait oublier, sans doute à cause de l’habitude de manger bio, c’est : le goût !

    Je me souviens encore, il y a + de 20 ans, de la différence de goût entre un poulet ou une salade bio et pas bio… un monde !

    Même si, aujourd’hui, je suis comme tout un chacun ici, habitué au bio, ces 1ères expériences, sont ancrées dans ma mémoire et j’y repense chaque fois que je lis ou discute à propos du bio.

    Bonne santé en bio !

    Jean-Louis

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  10. • même si qf le bio peut être « contaminé » par quelques grammes du champ d’à côté il n’en reste pas moins qu’on est sûr de ne prendre que 20 coups de bâton au lieu de 40 ou 100.
    • les cahiers des charges sont drastiques et un reconverti ne va pas s’amuser à déroger car il en faut moins que ça aux vraies instances pour éliminer kk1 du circuit bio
    • Même dans le bio il y a plein de trucs dont on peut se passer et faire soi même (biscuits, pain, plats préparés et ainsi diminuer la facture. diminuer aussi la note tout simplement en se contentant de ne manger que ce qui et vraiment naturel et là on fait le lien ou la différence entre bio et naturel. « tu cueilleras et tu ramasseras »….si tout ce que je mets dans mon assiette n’existe pas à l’état naturel alors je dois me poser la question de son utilité pour moi;
    • reste le plaisir, que je peux satisfaire de temps à autre en pleine conscience et en sachant que je ne peux pas être toujours comme un enfant aux abords des caisses tentatrices
    • pour ceux qui ne sont pas certains de l’absence des pesticide dans leurs légumes, qu’ils utilisent la vapeur douce pour en éliminer la quasi totalité

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